Poème à la gloire des communications radioélectriques.
Géants debout dominant la Matière
Je vous salue pylônes orgueilleux
Partis en bottes de sept lieues
A la conquête de la terre
Et l’enchaînant de vos cheveux
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Je vous questionne, écrans de nos demeures,
Champs clos où tous les mouvements
Et les actes du jour viennent retracer l’heure
Pris au piège de vos cadrans.
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Je vous salue, ô machines nouvelles,
D’un monde obscur triomphes éclatants
Je vous salue, ô monstres de mon siècle,
Je vous salue figures de ce temps.
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Signes ! Vous provoquez ici notre vertige,
Verbe de l’infini, visages de l’amour.
Le monde est gros de vos derniers prodiges
Veilleurs casqués asservis à la Tour.
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Je vous soumets, jeunes bêtes modernes,
Semeurs d’éclairs jaillis de nos cerveaux.
J’écoute au seuil de secrètes cavernes
Croître le bruit de vos travaux.
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Vous qui vivez dans l’ombre un destin de lumière,
Chercheurs que l’Avenir assigne au premier rang,
Savants qui refusez les pistes familières
Pour ouvrir des chemins plus grands,
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Je vous poursuis, étonnantes conquêtes,
Dans le mystérieux dessin de vos décors,
Vos quartz taillés aux meules patientes
Et prisonniers des nombres d’or,
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Honneur à vous esprits, pèlerins sans frontières,
Déchiffreurs de trésors qui nous émerveillez.
Que Dieu glisse un regard en vos blancs monastères
Sur l’Oeuvre que vous poursuivez.
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Dans vos réseaux de veines et d’artères
Que l’Univers emplit de sa longue rumeur,
Dans votre corps aux charpentes sévères
Et dans vos battements de cœur
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Je te chante, creuset à fondre les distances,
A révéler les cœurs, à retenir les voix,
Matrice fraternelle à créer la Présence
Unique et multiple à la fois.
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Je vous entends, puissances viscérales
Qui filez la parole au fort de nos maisons
Si bien qu’un peuple entier abandonnant raison
Devient Hercule aux pieds d’Omphale.
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Qu’une Onde généreuse affermisse vos moelles
Machines à mûrir, machines à germer.
Donnez-nous chaque jour une chose à aimer
Que votre haut signal porte jusqu’aux étoiles.
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